Hommage à Massoud

Hommage au Commandant


Hommage au Commandant Ahmad Shah Massoud, assassiné lâchement, alors, qu'il se battait pour la Liberté de son Peuple.

Nous adressons également une tendre pensée à sa femme Pari et à ses enfants...

Qu'Allah te garde Lion du Panjshir...

Il avait des yeux noirs, aux reflets ambrés, couleur de son pays. Il y avait dans ses yeux, une lueur, que l’on ne peut pas décrire, mais dont on se souvient simplement.


Il avait un de ces sourires, qui éclaire toute une vie, lorsqu’on le reçoit. Et lorsqu’il souriait, c’est son visage tout entier, qui reflétait la gaieté.


Il était comme son sourire, entier. Il était l’un de ces hommes qui ne peut pas avoir deux personnalités. Il était toujours le même…


Fidèle. Cet adjectif convient à tout ce qu’il a entrepris dans sa vie et à toutes les causes qu’il a servies.


Il était en somme le reflet de la cause qu’il défendait. Il était cette cause, il était son pays.


Il y avait dans son regard, toute la magie d’un territoire inconnu, il y avait dans cette lueur qui brillait dans ses yeux, l’appel du continent inconnu. Et puis, il y avait dans son sourire, l’invitation à partir là-bas.


Là-bas, c’est un pays où les montagnes abritent les populations désespérées. Là-bas, c’était son pays, c’était sa vie.


C’est un territoire, qui aujourd’hui, n’a plus les mêmes couleurs que celles qu’il a connues. C’est un pays, qui meurt, parce qu’on l’a blessé, piétiné, oublié.


C’est une de ces terres dont on a parlé, et dont on ne parle plus. Qui se mure dans son silence, où il ne résonne désormais que le bruit de rafales d’armes automatiques et parfois l’appel à la prière.


C’est un continent, où les enfants sautent sur des mines. Ou leur sang, ocre rouge, sèche sur le sable, ocre jaune.


C’est un pays qui résiste, mais jusque quand ?


Les Soviétiques sont partis depuis longtemps maintenant, laissant derrière eux, la haine. Mais la haine n’est pas dans le cœur de ce peuple, non, la haine est ailleurs…


La haine vient de l’Occident, elle se cache dans les armes, dans des entraînements inhumains, dans des écoles coraniques. La haine a tout détruit. Et continue à tout détruire.


Pourtant, lorsque vient le soir, lorsque la Lune est pleine, une étoile brille plus que toutes les autres, elle éclaire ce peuple, ce pays. On dit d’elle, qu’elle est « l’Etoile du Soldat ».


Cette étoile a des reflets blancs et verts. Elle brille si fort, que parfois, elle réveille un petit garçon, qui habite en Iran. Un petit garçon, qui s’appelle Ahmad, comme son père.


Son père, qui n’est plus. Son père, qui s’est battu corps et âme contre l’occupation soviétique et celle des Talibans ensuite. Son père, le Grand Commandant.


Son père, que l’on appelle encore le Lion du Panjshir.


Son père, le Commandant Massoud.


Son père, assassiné.


Lorsque la nuit, cette étoile le réveille, il se poste à sa fenêtre, là-bas, en Iran, et il se souvient, de son enfance en Afghanistan. Ce pays, cette terre qui l’a vu naître. Cette terre, aux paysages couleur des yeux de son père.


Ahmad regarde l’étoile briller et se souvient de cette lueur dans les yeux de son père…


Et il comprend soudain, pourquoi là-bas, en Afghanistan, on dit de cette étoile qu’elle est celle du Soldat.


Une étoile filante passe alors, dans le ciel. Ahmad fait un vœu. Et le visage de son père, apparaît soudain dans le ciel…

A. et B.