bon, j ai écrit un petit truc sur le livre dont je vous avais parlé, je pense que c est vraiment un livre intéressant et important pour tous, j espere que j ai réussi a écrire un truc qui donne envie de le lire!
« si l’on parvenait à comprendre le mécanisme et les ressorts de la mentalité collective, ne pourrait-on pas contrôler les masses et les mobiliser à volonté sans qu’elles s’en rendent compte ? »
Cette phrase est tirée du manuel « Propaganda », un livre écrit par Edward Bernays en 1928 à l’âge de 36 ans. Neveu de Sigmund Freud et fils d’un prospère marchand de grains, Bernays a très tôt compris la force de la manipulation des opinions est en est devenu l’un des défenseurs les plus chevronés . Dès la fin de la première guerre mondiale, ce jeune journaliste s’inspire de Gustave Le bon (écrivain socilogue) et de Walter Lippman (économiste politologue) pour élaborer ses premières stratégies de « conseil en relations publiques » . Pour lui dans notre société ou règne le chaos, « la manipulation consciente , intelligente des opinions des masses joue un rôle important » et devient même nécessaire à sa stabilité . A l’ère des trusts des firmes et des corporations, ce n’est plus la demande qui guide l’offre mais l’inverse : la production de masse doit imposer aux masses . Là ou Le Bon nous dit que « connaître l’art d’impressionner l’imagination des foules, c’est connaître l’art de les gouverner » , Bernays lui utilise tous les moyens dont il dispose ( TSF, publicités, cinéma, articles de journaux ) pour « modeler nos esprits, forger nos goûts, nous souffler nos idées » . Il puise notamment certaines idées chez des experts en analyse sociologiques, démographiques, culturelles, géographiques mais sa particularité est de baser ses campagnes sur des ressorts psychologiques (goût esthétique, esprit de compétition, sociabilité, exhibitionnisme) allant même jusqu’à utiliser des théories psychanalytiques ! On citera un de ses plus grands succès : amener les femmes américaines à fumer à une époque ou il s’agit d’un tabou pour une femme de fumer en public. George Washington Hill (président de l’American Tobacco Co.) contacte Bernays en 1929 . Ce dernier consulte le Dr Brill (un des premiers psychanalystes exerçants aux Etats-Unis) qui lui explique que les cigarettes sont un objet phallique représentant le pouvoir sexuel du mâle. Par conséquent , si une femme se mettait à fumer en publique, cela la la rendrait puissante et indépendante . Et c’est précisément cette image que Bernays réussit à donner aux quelques femmes engagées par lui pour allumer leur cigarette simultanément devant des dizaines de photographes lors de la grande parade de New York : elle brandissaient des « torches of freedom » (flambeaux de la liberté, expression trouvée par Bernays) ! Tout au long de sa vie (il est mort à 104 ans !) Bernays est devenu un « conseiller en relations publiques » des plus renommés et a étendu son champ d’action à la politique et aux avancées sociales . Quoi de plus normal que d’apprendre que « Propaganda » fut utilisé par un certain Joseph Goebbels pour sa destructrice campagne contre les juifs d’Allemagne alors que « Psychologie des foules » de Le Bon a inspiré « Mein Kampf » d’un certain Adolphe Hitler ?